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10 octobre 2006

Marie NDiaye

Le quotidien la Croix nous a proposé le samedi 26 janvier 2002 une rencontre avec Marie NDiaye. Les réflexions de celle qui est aujourd'hui, "à 34 ans, l'un des écrivains les plus importants du paysage littéraire français", ne manquent pas d'intérêt.

"Je ne m'occupe que de mes préférences", déclara un jour Julien Gracq. Marie NDiaye le confirme : "L'ennui, ce n'est pas de n'avoir rien à faire, c'est de faire une chose qu'on n'aime pas, et s'en trouver accablé".

L'ennui ("la peur de l'ennui"), c'est par exemple vivre en ville : "C'est une question d'atmosphère, de simple sensibilité à la beauté des choses.Quand je suis en ville, et particulièrement dans une banlieue comme celle où j'ai grandi, près de Paris, mon regard est blessé en permanence par la laideur qui règne".

La place de la lecture ? "C'est en grande partie l'amour des livres qui a provoqué chez moi l'envie d'être écrivain. Je ne vois pas d'exemples d'écrivains qui n'aient été aussi de grands lecteurs. En fait, j'ai adoré lire très tôt, aimé les écrivains qui me procuraient des émotions intenses, et j'ai eu envie de faire la même chose. Je crois même que j'aime lire plus encore que j'aime écrire. S'il y a une chose dont je ne pas me passer, c'est la lecture, alors que je peux me passer d'écrire."

La place de l'écriture ? "Quand j'ai un roman en cours, je m'oblige à travailler chaque jour, souvent le soir. Sinon, ce n'est vraiment pas le cas. j'essaie d'être régulière, mais en fait je peux rester des semaines sans écrire. Et puis, j'aime bien avoir l'impression que le temps de travail est comme volé au temps ordinaire."

Une reconnaissance pour ses écrivains favoris (Proust, Bove, Faulkner, Dostoïevski, Banks, Oates, Carver ou encore McCullers) ? "Tous ces auteurs font partie de la littérature, et j'ai envers eux une forme de reconnaissance".

Une dette alors ? Que nenni : "Avec les écrivains et les livres, il n'y a rien à rendre, juste à prendre".

L.P. de Savy.

A lire : Rosie Carpe (Editions de Minuit, 2001)

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